CE TISON LA DISTANCE
par Jacques Dupin
et mon Grain de S’Elle
Et le paysage s’ordonne autour d’un mot lancé à la légère et qui reviendra chargé d’ombre.
Au rebours des laves, notre encre s’aère, s’irise, prend conscience, devient translucide et brûlante, à mesure qu’elle gravit la pente du volcan.
Celui qui simule est agile, est inerte. Le cœur n’a qu une pointe et tourné vers la terre. S’il ressasse son en, il se change en cactus.
L’irruption de la nudité, visible par grand vent, ne supporte que le vide et sa ponctuation meurtrière.
Dévore tes enfants avant qu’ils ne creusent ta fosse, c’est-à-dire sans perdre une nuit.
Des grands oiseaux blessés dans le soir insipide, l’inscription, la douleur s’effacent. Le ciel s’agrandit comme une rumeur, et se laisse franchir.
Hors de la tempête, je dors mal. Ce n’est pas moi, c’est la terre qui dramatise. Un couple se détruit, la lumière est en marche.
Il n’y a qu’une femme qui me suive, et elle ne me suit pas. Pendant que ses habits brûlent, immense est la rosée.
Jacques Dupin
L’ordonnance et son obligation de la place des vers et du couvert à poisson fait qu’ambidextre mais de préférence gaucher, faut que je remette toujours l’étable du bon côté des curies
Oui, aux laves notre encre luit autrement qu’un cul sale dans un dessous neuf
Grand vent ou pas, la nudité reste plus franche que les mots dits d’une tenue arrangée, bien d’accord cher Jacques, la simulation est inerte
Saturne le grand ogre, m’a montré son menu un jour que Goya m’avait invité à allumer le feu chez lui. Mes enfants me sont restés dans les dents de l’amer
Ô la blessure des grands oiseaux, nulle plaie d’arme blanche ne s’assainit mieux que dans leur jabot, mais sur leur carlingue les croix des cicatrices s’alignent pires qu’en cimetière militaire
Quant à la femme qui me suit, elle n’a pas resté-ni-parti la réponse définitive. La distance n’est rien de kilométrique, je crois qu’il n’y a pas pire que le co-locataire en éloignement…
Niala-Loisobleu – 7 Février 2018