La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
L’heure affiche son présent, minutes de conséquences et secondes de traces à relever. Des heures clouées d’étoiles, lin tendu aux marées sur le châssis des bers, il n’y a pas eu que des passages aboutis, mais toute odyssée doit avoir son écope à bord.
Voilà un cycle qui, en dehors de cernes aux yeux, ne fait que nous enfoncer dans sa lise. La peur aux fesses de voir l’incompétence devenir mention d’examen. Nul n’a le droit d’ignorer le devoir…sauf les apprentis-sorciers du nouveau monde, uniquement préoccupés par la réussite es qualité du nul accompli.
Depuis que j’accroche des wagons à la petite locomotive de mon jardin d’enfants, la traversée d’un si long tunnel n’avait eu lieu. On a même plus la guerre pour entrer dans la résistance. Interdit de mettre l’œil à la portière sous peine de se pocher les deux aux parois du noir.
Alors la Muse se mettant l’oiseau en coiffe a percé le plafond pour y refixer la boule à faire reluire les parquets. Sortant le bandonéon de l’étui du barrio, un coup de miror au percolateur, quelques œufs durs dans le viandox et du fendu profond dans le décolleté, elle a mis le piano-bar des anesthésistes du quotidien au placard.
– Allez Loiso, viens me faire denser,
prends-moi dans tes bras qu’on se décortique le valseur de la nasse à crabes. Allons sur la jetée appareiller au chenal pour passer les grosses balises Botero. Miro et NIckie nous attendent pour faire l’aronde à relancer du printemps. Je voyage d’assez longtemps pour avoir le sens de la navigation sans Géricault et sa méduse ras d’ô dans le gilet de sauvetage. Plongeons dans l’amour jusqu’au cou, si ça tourne on ira tout droit sans s’attarder au rétro !
« Les destins guident ceux qui les acceptent. Ils traînent ceux qui les refusent. »
Carl Gustav Jung
Peinture de José Jopay juarez
TOI, MON EXTRAORDINAIRE VIE
D »emblée, le premier piquet qui tend le fil sur lequel, Toi et Moi marchons, nous est apparu si loin qu’immédiatement nous avons su, qu’entre lui et le second, le vide de ce que nous ignorons serait plein de réponses à devoir apprendre à lire, à comprendre du bon côté.
Est-ce que nous existons en réalité ?
Je dirai oui et non. Il y a la « vie ordinaire » et la « vie extraordinaire ». La première est surpeuplée. Tellement de terriens que le nombre d’habitants peut à lui seul répondre à l’absence de vraie vie. Plus d’air étouffe tout ce qui ne peut exister sans lui. Le Poète l’a compris. Il sait que le monde où d’aucuns se prennent pour se qu’ils ne sont pas, ou avec amertume, pour ce qu’ils auraient voulu être, est un mirage qui fait courir plus de chameaux que de chiens. Reculer pour éluder la simple pensée d’être mortel est un aveu refoulé de faiblesse. Toutes les déviances prennent leur source sous ce masque. Et les morts-vivants croissent plus vite que les autres.
Tiens bon la rampe mon Amour. Oui ça dérape plus souvent que ça glisse comme le petit Jésus.
Tu es l’expression de mon art. La Muse, l’essence de tout ce qui est à deux venir.
Notre destin c’est de nous être rencontrés au point de fusion d’un désir d’être à qui la volonté avait fait défaut d’une certaine manière.L »Absolu. Le carrefour entre les deux piquets. Confluent de nos deux lits. Delta de nos forces régénératrices. Alluvions de nos cultures, ne l’écopons pas, vivons-le par volonté..
L’expression picturale sur laquelle et par laquelle j’exprime, je me prononce, a marché durant des étendues élastiques plus figuratives,que poétiques au sens de l’abstraction concrète de l’Absolu vers lequel elle tendait sans parvenir à l’atteindre.Le temps impose son mélodrame en déversant son sablier. qui enlise Le tic-tac se fait Pavlov.On est à cloche-pied en demeurant inaccompli On devient bof sans s’accepter.Tellement le matériel devance le spirituel.
L’amour pourquoi ne fait-il jamais de réel compromis ?
Tout simplement parce qu’il n’est pas représenté autrement que par nôtre Âme.Il est rayon pas réceptacle.
On ne peut que transcender tout ce qui se greffe autour pour en connaître la réalité. Il appartient sans équivoque à nôtre vie extraordinaire. C’est une graine que nous ne pouvons que resemer en permanence, pas un « produit » dont on va exploiter toutes les formes de transformation..
Toi qui est mon destin, je te vis en intégralité par ton fond et dans tes formes dont la variabilité est l’adjectif.. Tu es mon image du Beau Le Beau est l’expression du silence. Je te vis dans l’apport continu de la couleur, de la créativité, par mes pinceaux, mon Amour, tu es la toile où j’enfonce mon cris, dans toutes ses expressions d’écriture.
Les allées du jardin gercent, dans les pissenlits un oeuf brisé tremble, le jaune au centre du vert.
La Marguerite, cou tordu vers la réponse, baisse les yeux sur les doigts qui la déshabillent…
Anxieuse, m’aime-t-il comment ? Un peu, pas du tout énormément,,,
La fontaine a tout bu, il faut racler les sots.
A la blancheur des maisons qui s’étagent en espaliers, le bleu des moucharabiehs dissimule mal les ancres noires de l’abstinence.
L’absence de foi donne un goût âcre aux vains de messe, entre l’appel du muezzin, les sermons de l’aigle de Meaux, l’ouverture à huis-clos du 49,3
qui,
hormis le poète fou que l’espoir nourrit, se souvient de celui du 18 Juin ?
Toi te souviens-tu quand nous avons-traversé la Manche à l’aller ? Ceux de Dunkerque furent parmi les premiers à nager. L’opulence avec ses obésités huileuses, dans l’installation des loisirs, a fait un sacré boulot, ya pas à dire, entre 36 et 68 le grand écart politique à mis la gauche à droite, mis à part les lampistes qui au milieu de tout ça n’ont pas changé d’un iota,
le cou du grisou n’a fait que s’allonger.
Quelques espagnols qui, entre Guernica et Franco, avaient échappé au garrot, s’étaient installés dans la peinture, l’écriture, la poésie.
Le rouge chez l’ibère ça crépite comme un immense feu qui brase l’union sacrée avec la vie,
Et ça c’est cri :
OLE comme CORRIDA !
Tiens j’repense à la Manche, dans le sens retour, te souviens-tu des drapeaux qui flottaient aux fenêtres de la Rue de Verneuil ?
Bien sûr, même que le crémier qu’avait fait son beurre avec l’occupant, non seulement c’était ses fenêtres qui en avaient le plus, mais comme il était beau son brassard tricolore, avec FFI écrit dessus….
A quelque pas de là en Raspail, les barreaux du Cherche-Midi ne retenaient plus rien des cris que les lettres des Fusillés avaient posté. !
– Qu’est-ce que l’art demanda un enfant , craie à la main ?
– Un bon placement répondit le Ministre de la Culture, si tu es dans la côterie des galeristes, qui en dehors du fric à en tirer, n’en ont pas la moindre idée.
– Nous avons fait un grand pas en avant de ce point de vue sur l’oeuvre artiste-hic.
Là où on moule l’esprit l’aqueux s’allonge, là où l’artiste s’exprime au seul profit du regard de l’autre, l’ennui fait souche.
L’arbre de vie
Va chercher de l’eau Au fond du puits ! Va chercher de l’eau Je t’en supplie ! Va chercher de l’eau Et l’arbre de vie
Tout contre nos coeurs Déjà refleuri Va chercher de l’eau Au fond du puits Tout au fond du puits Des souvenirs Laisse aller les jours A jamais enfuis Puisque nos vingt ans Vont nous revenir
Alors toutes nos amours Vont repasser Pour faire un seul amour Car nous avons Découvert aujourd’hui L’arbre de vie
Va chercher de l’eau Au fond du puits
Va chercher de l’eau Je t’en supplie Pour nous deux Le temps va recommencer Nous ne verrons plus Passer les années
Va chercher de l’eau Et l’arbre de vie Tout contre nos coeurs Déjà refleurit L’arbre de vie L’arbre de vie
Leny Escudero
Les dunes dans leurs frissons ont du mal à retenir les caresses du vent sur le sable. Les agapanthes dressés embrassent les trouées de nuages. Au bord du chenal deux bouées en marcel à rayures, se gonflent la poitrine d’un air de traversée. Il y a ce qui part et tout ce qui ne reste pas, trop de choses s’effacent sous l’apparence d’être là. L’homme n’est fidèle à lui-même que dans l’infidélité faite à ses promesses.
On en est sûr, au point de se traîner dans la mauvaise attitude en fermant la porte à sa certitude. Cette chemise que t’as mise, pouah t’aurais du enfiler celle à rayures. Les manches courtes ça cravate moins. Ouais tu peux siffler, une fausse bûche dans la cheminée, sur la table en faux-marbre à deux pas du faux-bois, n’en demeure pas moins vrai que l’esprit est tartuffe. T’as 49,3 de température c’est plus significatif qu’un état de santé rassurant. Vive le débat clos sans huis.Ton peint frais, l’odeur n’en passe pas m’aime pas le soupirail. C’est le sort, comme disent les harengs qui ont cru pouvoir nager dans une boîte. Au fait de la musique tu y vas ? Ma foi sans vouloir être mauvaise Lang, j’y ai jamais cru. Lui et ses colonnes de Buren je pourrais dire que c’est l’institutionnaliste de la Culture à rebourre le crâne. L’art qu’on nomme à reconnaître à l’exclusion du libre-choix d’expression, c’est de la république bananière. Discussion d’école, dans le fond les tripes si ça fait pas mal, c’est que de la pro-thèse d’arnaqueur. Ce qui est le fruit d’une solitude que l’amour des autres a pu engendrer, ce serait anormal que ça touche. Les attouchements ne sont-ils pas réservés à l’indifférence qui les favorise ?
Elucubre , le petit garçon qui habite à côté de sa famille, me remue de bas en haut, à la façon qu’il a de parler au désert, je vois bien toutes les fleurs qui poussent quand le renard parle au serpent sans que les poules s’effraient. Lui quand il marche sur l’ô c’est pas pour rameuter les moutons qui sont passés on sait pas où. S’appeler personne c’est le plus joli nom que je trouve. Sur les grands murs blancs toutes ces couleurs de mots ça en finit pas de promener dans ce jardin où poussent des quantités de manifestation de bruits d’enfants. J’ai seulement vu entrer tout ce que ces mois avaient à dire, sans que ça débouche sur un dialogue. Du soli-loque naîtrait le tissage de l’odyssée humaine ?Le dos en a mal et les jambes cherchent à s’asseoir, comme si d’être un grand par la force du temps, et non par le vouloir devenir, , ça donnait la honte. Les paroles de l’humilité sont plus inaccessibles aux yeux que les grosses lettres de la vanité. Faudra que je me pose la question, maintenant que j’ai récupéré mes lunettes….
J’aurai du mettre l’air en flacon
peut-être que le sel aurait gardé la chanson de marin
sur l’A de l’embarcadère
A l’encre se tend l’orin
les haubans cliquètent
en suivant des yeux
le tourbillon des mouettes
.
Sur les pavés que la pluie fait briller
des sépias sont restés sous les casiers
qu’en sortira-t-il
un corps mort où le n°5 ?
Voilà le coefficient qui monte
jours de grandes marées annoncés
les estrans remonteront la jupe des vagues
jusqu’au haut des cuisses du rivage
A découvert l’enfoui en faisant surface
dira la vraie couleur du fond
sans l’habillage des mots qui dissimulent la vérité
le silence jauge l’exacte profondeur de l’expression orale
La plage étend tout son corps à la rencontre de l’horizon en question…