Catégorie : Silvia Perez Cruz
Matin
Matin
Quand je mourrai, mon bien-aimé
ne chante pas pour moi des chansons tristes,
oublier les faussetés du passé,
Rappelez-vous que c’était seulement des rêves que vous aviez.
Quelle fausse invulnérabilité!
Où est maintenant, où sera-t-il demain?
Quand je mourrai, mon bien-aimé
n’envoie pas de fleurs à la maison,
Ne mets pas de roses sur le marbre de ma tombe, non,
N’écris pas de lettres sentimentales qui seraient juste pour toi.
Quand je mourrai demain, demain, demain
la peur de penser que je serai toujours seul aura cessé
Je serai toujours seul demain, demain.
ETAT DES LIEUX 17
ETAT DES LIEUX 17
Suspendu à la cloche de la sortie, un béret sans nom de bateau, se demandait où il avait bien pu accrocher son pompon. On navigue à vue sans trop y voir pour pas s’éperonner.
Mais les toiles veillent
Carnac est bien dans l’alignement
un menhir dans la sacoche il est trop tard pour m’empêcher de pédaler.
Elle le sait
les mains hors du guidon, j’entends le timbre de sa voix acquiescer sans le dire. Sa poitrine remonte le fond marin à bord du chenal Par les rias l’estran vient soulager le mal de dos des coques à sec.
Le roux qui sanguine les mèches sur son front me rappelle les domes de la Vallée des Temples au soleil couchant. Recouvert de feuilles d’hors son front volontaire tient la pile du prochain pont. Mine de rien. On se déchire l’identité dans un contexte qui vous a exilé sans pitié.
Comme Victor l’a tant jeté du haut de son belvédère, Guernesey vous retient pas prisonnier, il y a les récifs des requins, dents de l’amer, le coeur pourtant tient librement la croisière sans lâcher son secret.
J’embrasse l’embouchure au goût fort de liberté, gorge ouverte aux embruns. Il y a toujours quelqueque sel dans la pire des fadeurs.
Niala-Loisobleu – 27/02/18
Ne pleure pas si je chante à la portuguesa, danse avec moi…
Ne pleure pas si je chante à la portuguesa, danse avec moi…
Dans l’écume où tu marches
j’ai trempé mes cheveux
De mousse avec ma barbe ils ont blanchis les sangles des labours
Cheval de mer à tête de drakkar mes prières ne sont qu’un courant de moulin à marées
fou comme une rivière qui mit le mont en Normandie
pour que j’y dragonne tes seins, tes miches et tes ailes..
Fado, fado, fado tu transportes l’accent des larmes par bonheur fertiles
toutes les guitares suspendues au souffle inextinguible de l’amour
dans le déploiement pulmonaire des accordéons du couloir des marelles
métro poli tain pour mieux se voir transportés en dehors du cadre de glace
l’aisselle de cheval à rab montée à cru
pour les steppes tartares des contrées sauvages sous la yourte de poésie…
Niala-Loisobleu – 26/02/18