La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Odilon la balise se balance , feu vert, à la sortie du chenal
Dans la cale les jours-baromètres avec différentes couleurs à la canne
L’humeur vous vient plus facilement d’un choix qui n’est pas le vôtre. La bête rave mise dans la canne à sucre, ça brouille la droiture des routes. Au moment de lâcher l’amarre, voir bouger le brise-bise de l’hublot où se tient ton coeur, éduque mieux qu’une annonce en prévision du temps à venir
J’ai de quoi aimer depuis le premier départ, que jamais j’ai vidé la cale. Il y a toujours des oiseaux pour accompagner chaque escale. Seuls les lieux de mouillage changent de tenue vestimentaire. Quand aux maisons, ça varie de la paillotte au cinq étoiles. La langue embrassée pour espéranto c’est polie glotte.
J’ai vu se renouveler des raisons d’y croire malgré des échouages incompréhensibles. Ce qui est sûr c’est que les facteurs qui nous sont extérieurs mettent des faux-plis dans nos boîtes alors que l’adresse était recommandée
J’ai étendu mon rire asséché
La pluie le rince et lui donne plus d’éclat qu’une ombre au coin du bois
M’aime que le chien sautait déjà derrière la porte avant que ton odeur entre . Le sixième sens informe sans besoin de notice d’emploi. Rien qu’à voir l’oiseau il est aisé de lire les choses non-écrites comme le message envoyé.
A peine levé le monde se replie dans une attitude de sommeil artificiel sous l’avalanche de circonstances que l’effet domino déclenche
Au coulissant de ce qu’il faut préserver j’entre
Là ce que j’entends, ce que je vois, ce que je sens sors de tes lettres tenues dans l’ouïe sans mots gardés par un ruban et libres d’armoire.
Voilà le signe qui fait chanter l’oiseau sans signal de mise en route automatique, naturellement mis en mouvement par la force réelle du symbole vivant. Tout arrive du rien, il ne reste que ce qui est twoo.
Le dernier éclat de phare dépassé, le large ramène ses campagnes au vallon de la haute-vague avec l’image qu’Odilon a recensé pour ses Barques Mystiques. Il faut s’attacher au surnaturel, l’autre devenant plus qu’ordinaire qu’on finit par ne plus en sentir de présence. Les bois se courbent de l’étrave à la poupe. Quille verticale en plongée. La clairière et son remous d’abreuvoir tient l’équin par l’aqueux. Granit incisé pour préserver le limon de semailles. A la sortie du virage, les premières maisons-blanches, épaules contre épaules, se tiennent au caniveaux, à l’intérieur desquels les enfants routent leurs billes. Du rire ramené de voyages, ils mettent aux filles cette alchimie qui dresse le poil et rameute les loups, l’oeil comme un diamant allumé de souffleur de verre. Souviens-toi du sens pigmentaire, l’écorce, la feuille ou le caillou en ont le secret. La peinture sautille au chevalet, cette odeur de chair jointe sur la palette. On ne voit que le rêve en grand-format. Sorte de plafond d’opéra lâché du rez-de-chaussée par un poète fou totalement concentré sur l’amour, au milieu du jardin de vie.