
BARBARA, VENTS ET MAREES
Le cri d’ô monte
retournant la parole de toute la puissance de sa vague
A la place
les yeux ont dressé l’obélisque spontanée du regard
Mots-couleur qui nagent
Tu es belle !
Niala-Loisobleu – 27 Décembre 2020
BARBARA, VENTS ET MAREES
Le cri d’ô monte
retournant la parole de toute la puissance de sa vague
A la place
les yeux ont dressé l’obélisque spontanée du regard
Mots-couleur qui nagent
Tu es belle !
Niala-Loisobleu – 27 Décembre 2020
LA TRANSE-MIGRATION 1 EST VENUE ME VISITER CETTE NUIT
Pour l’ascèse
le sacre-laïque trace l’épreuve
en présence des éléments purificateurs
le voyage touche au Grand Air
Grindel il ne ne pouvait y avoir que toi pour y mener…
Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2020
GRAND AIR
La rive les mains tremblantes
Descendait sous la pluie
Un escalier de brumes
Tu sortais toute nue
Faux marbre palpitant
Teint de bon matin
Trésor gardé par des bêtes immenses
Qui gardaient elles du soleil sous leurs ailes
Pour toi
Des bêtes que nous connaissions sans les voir
Par-delà les murs de nos nuits
Par-delà l’horizon de nos baisers
Le rire contagieux des hyènes
Pouvait bien ronger les vieux os
Des êtres qui vivent un par un
Nous jouions au soleil à la pluie à la mer
A n’avoir qu’un regard qu’un ciel et qu’une mer
Les nôtres.
Paul Eluard
A PARTIR DE QUOI PEINDRE CE QUE NOUS CRIE
La lueur des bougies dans laquelle la guitare frémit
danse
tirant son eau-vive des pierres dressées
dans l’éclair de truite la main jusqu’au poignet
un tronc tombé de l’humeur du temps
ne résiste pas à l’union des rives romanesques où l’amour-castor frappe pour bâtir
A partir de quoi je peins ce que moi suis tout entier de Nous, rire jusqu’au cri du refus de confondre, tarte aux pommes et roulements de tambour de charge fruitière du cerisier
Marc sur le côté à regarder dans le rêve accompagné.
Niala-Loisobleu – 11 Novembre 2020
A PROPOS DES VISIONS DE L’OEIL
La dioptrie en convergeant d’un bord du mirage à l’autre ajuste au né la position que j’appelle oasis…te disais-je un instant à peine où rien ne me
ne me pleurait les yeux
Je me corrige faute d’un manque incurable de correcteurs de vision
les ophtalmologues ma bête noire
m’ont bouffé le fond d’oeil à la fourchette à huître
la vie en a prie la noyade au point de mettre du naufrage partout alors que repeigneur de ciels je suis toujours en haut de l’échelle
Le cloisonnement doit être à l’origine de ça dans lla multiplicité de ses faons d’être
Quand je suis né il y avait 3 classes, la condition humaine les a réduite à deux, en augmentant la différence
Ubuesque
La classe comme disait La Fontaine selon que vous serez puissant
Alors comme la mer nous porte mieux que le macadam on se voit mieux en proue d’un Kon-TIki
C’est mieux qu’amphore au fond
mais galère royale entre deux zoos quand même
Mes yeux qui ne m’épargnent rien dans la vague la plus scélérate se font brassières pour l’enfant qui t’aime
C’est pas le choix que préfère la lumière et ses watts pour sortir d’ombre
mais dans la manche à traverser c’est autre chose que couler…
Je te dis ça comme un cheval roi-lion surnommé Ulysse…
Niala-Loisobleu – 20 Septembre 2020
Dans la vallée de
Gogulcar les norias
Tournent à l’antique avec un bouvier et des bœufs.
Virgile tout attendri contemple ce tableau,
Sourit au temps qui dure et reprend son scooter…
Il vient de loin en loin voir un peu s’il y a
Du bonheur en campagne ou de l’aigreur chez ceux
Qui restent dans les champs à remuer de l’eau,
S’il y a des secrets à ranimer ou taire.
Est-ce un aveuglement que l’harmonie visible?
Les femmes en saris rouges qui ramassent des piments
Ont-elles de la beauté une approche paisible?
Les heures, le labeur, la fatigue, les lourdes charges
Répètent la même pièce où l’on ne sait qui ment
Dans la lumière poudrée d’un Âge d’Or en marge.
André Velter
Voici le VOILIER ROSE, le 67 de L’EPOQUE 2019, fruit de ma collaboration avec BARBARA AUZOU.
C’est un travail à quatre mains. Merci d’en tenir compte dans vos commentaires…
L’EPOQUE 2019/67 – LE VOILIER-ROSE
Je t’ai mis une trame d’eau tremblée
Comme l’herbe du sort et j’ai posé
Dessus notre rose voilier qui balance
Sa coque rondement tenue aux hanches
Du semblable que la main répète encore
Et encore
D’innombrables lèvres lançaient
Les coucous clairs de leur acquiescement
C’était une fleur ouverte sur le printemps
Qui devance l’idée de toute fleur
Le règne unanime des confluences
L’état civil venu nous visiter
Au matin et qui requiert une île
Pour figurer les voiles ma vigilante
J’ai pris le sourire innocent de l’enfant
A qui tu chantes la négation humide
Des drames et
La plainte adoucie des jacinthes
Qui vont leur chemin en jouissant
De leur santé
Barbara Auzou.
L’an s’achève
ses couleurs demeurent écrites
par ta main droite pour la plume
et ma gauche pour le peint quotidien
Pendant que je borde la voile
tu tires la feuille de l’eau
Carte postale -voilier-rose, unis sont nos travaux…
Niala-Loisobleu – 26 Décembre 2019
Du furet passé entre les lignes les pages ont débouché, pétillant, le vin d’une nouvelle vendange, davantage à quatre mains. Comme on voit le rempart s’élever pour tenir l’oiseau à l’abri des flèches, l’arbre est venu se dépouiller pour nager dans sa propre sève. Bivalent fluide d’accouplement. L’automne a mis la mer, la campagne, leurs crêtes moutonneuses, vaches aux pis transsibériens, maisons mimétiques, pierres levées, herbes aromatiques et arbres à médecine en résidence au bassin métaphysique des Eaux-Neuves.
Tu m’as placée
Aimée reconnaissable
A la main unique qui lui va
Dans l’axe végétal
Avec une urgence nouvelle dans l’accent
Etait-ce pour percer le secret
Dense de l’eau pensive
Ou recoudre l’échancrure
De mots sans éclats?
Consentie et embrassée
l’inépuisable lecture
Trouve sa rive sur les prunelles
Nues du printemps Pole
Hérissé du complice
Où le cou cercle la bouche
Boucle nourrie des sens
A habiter en pensionnaires pudiques
Avant de s’en remettreau genou
Lustré des lendemains
Barbara Auzou.
Le paysage baigne à la base d’un travail de renouveau pour la verticale à ériger en suivant le fil-à-plomb des seins que l’haleine du chien fait rouler jusqu’à la cale. Chair fruitière de la matrice primordiale.
Lucide l’enfant assure son rire
Lui laissant l’éclat de sa cascade dans l’écume des jours
Barbara à cheval et à l’encre, vibrante guitare.
Niala-Loisobleu – 10 Décembre 2019
LES EAUX-NEUVES 6 – « Les pensionnaires pudiques » – L’EPOQUE 2019/65
Niala – Acrylique s/toile 70×70
Les doigts gantés du soleil de Novembre qui passe je sors au balcon tailler l’inspiration. Passe un vol d’oies sauvages, un enfant reste tenu à son cerf-volant, à peine si l’on peut voir le haut de la voile qui traque l’horizon, quatre matelots, une Dame-Jeanne et un lit-clos tombent avec le seoir d’un jour de perm qui s’achève
Quand le coq a coché sa crosse les poules ont pu faire la pause
Un tableau qui dit « Nous » change ses draps. Des marguerites sont brodées sur le rabat en fil de joie, entre les jambes de la cheminée le conteur se racle la voix, le feu pétille comme du bourru, tu es sur mes genoux comme la guitare des soirs d’été sur la plage, l’accord de ton corps laisse aller mon pinceau, l’atelier est chaud et la chatte ne bouge plus du pied du lit. L’échelle du meunier fait craquer ses marches, comme chaque fois que l’odeur du peint revient. Le goût que j’ai trouvé sur ta langue se fond entre menthe, ru et herbe du gueux. J’ai dans l’idée que si demain il pleut je dériverai bien l’eau jusque dans la palette à l’aisselle de ton marais.
Niala-Loisobleu – 20 Novembre 2019