MOTS D’ARBRES D’AU REVOIR
Tu me bruisses papaïne
Extraite de tes secrétions suspendues aux sabliers
Laitances hévéa dévalant les escaliers de ma palette
En prospection minière au fond du feu de la montagne sacrée
Des feuilles aux nervures canalisatrices les gouttes de siccatif se refusent à sécher
Les castors ont été tenus à l’écart du projet de barrage
Ils pourront de leur queue battre le faire sans détourner la voie de nos vaisseaux
Entends-tu comme tu résonnes d’en corps plus loin ?
Hier un nuage a tenté de lever une armée de mercenaires pour renverser le point du jour
Termites en division sur des chevaux mécaniques blindés
Ils sont montés à l’assaut des petites vies vertes pointant aux branches en sommeil
Leurs lances-flammes pointés sur les salles de travail des fruitiers
En vouloir violer les enfants dans le ventre des femmes
Sabres brandis pour étêter les pépinières
Tu as si fortement tremblée de la racine, que tu as fait sauter le couvercle des volcans.
La mer en se renversant est montée si haut que des cabanes serrées les unes contre les autres, ont essaimées des armures bandées de flèches à crever les orages
Les craquements des rotules des branches a faire croire un instant à la fin du monde
Alors que ce n’était que la faim de vivre qui tordait les fûts
Soudain la montagne a monté ses pics de plusieurs étages
La cime mirador coiffée d’un arbre nouveau
Ouvrant des étendues au silence
Pour qu’il fortifie sa musculature en faisant de la fonte aux neiges noircies
S’écoulant
Par les brèches que les cris de Vincent ont percées aux murs de l’hôpital
Quand Léonard est parti en chantant Alléluia…
Niala-Loisobleu – 11 Novembre 2016