
GRANDIR LE RETRECI
Un geste de pensée décolle les toiles du plafond de Soutine. L’isolement artistique tape aux murs de cette indifférence conduisant à l’ignorance. Les vitrines se sont éteintes rendant le piéton sourd à ce qui marche. On ne regarderait plus qu’internet et ses hameçonneurs de pêche aux cons. Tu sais quand ma main te quitte pour aller sur la toile, c’est ton vivant qui l’imprime d’un sang vif. Le chien sait tout ça mieux que personne. Il flairel’ l’air excitant qui règne autour du chevalet sans lever autre chose que la truffe. Jusqu’aux vitres qu’il embue au moment où elles se mettent à trembler alors que les autobus ont cessé de circuler. J’ai eu le sentiment d’avoir rempli les rias d’un estran de retour quand ma veine bleue a grossi mon pouls. La vieille maison abandonnée sur le chemin du cimetière marin a poussé ses volets. Les troncs de chêne sont sortis du flottage où ils baignent pour faire chanter la dégauchisseuse de madrier. L’oiseau s’est mis des plumes neuves pour remonter au coeur du village voir le coq et lui dire de crier la nouvelle. L’enfant abandonne l’air triste qui lui retenait l’oeil. Il y a de l’eau qui coule à la fontaine de l’espoir. L’amour est sans nitrate, on peut en boire.
Niala-Loisobleu – 7 Novembre 2020