Catégorie : Astor Piazzolla
INITIATION
INITIATION
Se faufile
entre deux issues
et là
par devant soi
la lumière
ravie à ses vulgaires ténèbres
Niala-Loisobleu – 23 Août 2020
ROUSSEUR DES ECOBUAGES
ROUSSEUR DES ECOBUAGES
Dans l’encoignure du cactus quelques rares gouttes humectent
le sol oxydé de faire
que l’ancre remontée de la traversée retient
Sur la table de toilette la cuvette faïence le bouquet où le bleu de l’anémone respire sur le broc
l’eau courante passe au fond du couloir
et la lampe à pétrole fait office de puits de lumière
Les rêves sont sur le matelas posé sur les vieilles tomettes déchaussées
un couteau émascule l’avenir du regard qui s’aventure au coin de la rue
sans que le saxo soit empêché d’étirer l’imagination du bandonéon remplissant l’automatique écriture picturale
Niala-Loisobleu – 21 Août 2020
CHOIX CORNEE UN
CHOIX CORNEE UN
Entre ce qu’il te reste de lumière
et dans ce que tu peux risquer de noir
l’instrument s’étire
poignant et arrachant
du rein que tu sens vibrer
autrement plus fort que regard
ton attachement primordial
Niala-Loisobleu – 21 Août 2020
Resurreccion del Angel -7-ASTOR PIAZZOLLA y su Quinteto Tango Nuevo -live in Utrecht (1984)
Resurreccion del Angel -7-ASTOR PIAZZOLLA y su Quinteto Tango Nuevo -live in Utrecht (1984)
SURGI DE MA FENÊTRE, PRECEDANT ET SUIVANT
SURGI DE MA FENÊTRE, PRECEDANT ET SUIVANT
Ecrire à partir de cette musique viscérale pose la question de savoir si avant de lire les mots il ne vaudrait pas mieux en écouter la sonorité
Sans doute trouveras-tu le petit port de Normandie qui te conduira dans une vaste plaine d’Argentine où ton taureau rejoindra alors l’immense troupeau, moi dans un coin de barrio vidant les cendriers en rangeant les vers
Astor a su léguer
c’est mon voeu
te laisser en consigne plus que la vie, sa vibration
intense musique où le souffle et le cri sont le seul verbe à tenir pour effacer la mort
J’en ai vu de toutes les formes des racines en rêvant d’une greffe donnant naissance à l’absolu
Intrinsèque expression de la définition de la Poésie au moyen de mon Art
Planter du soleil dans sa marche
je te monte haute-pierre
Instinct animal sous la mère veillant à la sélection naturelle dans un envol de moineaux
Niala-Loisobleu – 4 Mars 2020
MISÉRICORDE
MISÉRICORDE
Il s’écrit des airs de neige. Trop d’eau rentrée
dans un sec qui n’arrive pas à allumer
Là-bas en Sibérie on doit cogner au sapin par absence d’éclairage, vacherie de Noël qui se pointe
Mon oiseau chemise sous le troisième bouton en partant du bas
le cheval lui souffle sur les doigts
remontant un tango reins cambrés
voilà le lit escamotable qui descend
Astor à quai
Les rondins de la cabane s’en lassent du langage de l’homme d’état actuel
la mauvaise bouffe réclame du Platon pour un banquet de fesses-noz, les binious sont prêts , les nymphes célèbrent les Eaux-Neuves nues dans leur longue robe blanche, leur petit-arrosoir tintinnabulant clair et joyeusement festif, partant à l’avent du nettoyage de chérubins
Astor à la main
le Barrio fume
le parquet chauffe
Niala-Loisobleu – 15/11/19
OBLIVION
OBLIVION
Aux paroles des derniers pas, la glisse en corps, j’enfouis ma voix contre le caillou de ma poche ouverte sur l’horizon
le vélo seul sur la piste invite le cheval pour une reconstitution d’un Vel d’Hiv bannissant la rafle
et la boule se perd dans un noir où s’écrasent les mégots en ronds de fumée
Reste cette odeur de transpiration du dernier tango accrochée aux lames du parquet
La voix de poche converse entre deux danses sans rien noter au carnet de bal, ton oreille s’est invitée pour se rassurer
Non tu n’as rien de l’oubliée
Le bandonéon te rejoint se coucher, il y a le mouvement du lit que fait la mer en caressant le quai pour garder la conversation ouverte
la mer lâche ses îles comme les bulles de savon destinées à canonner l’apparat du lucre
On voit la maison au creux de l’Arbre à Soie tenir son herbe au matelas de sable
L’ombre s’oublie.
Niala-Loisobleu – 06/09/19
Amor Dense
Amor Dense
La plume marque un temps
et respire à l’encre les mots non-dits
Ecrire à quel endroit ses dernières volontés
en ne desserrant pas ses doigts des traces fraîches
qu’un coup de vent a battu en désordre en bas de page
Les spirales du tango gardent les cendres chaudes en piste
Niala-Loisobleu
2 Février 2017