La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Dès l’entrée le jasmin montre le dessous de sa pensée en grimpant par dessus le vent
la toilette du jardin l’a rajeuni et dans sa robe courte la pelouse fait ressortir la vigueur du cerisier
L’amandaie montre sa décision de retour participatif aux choses de la vie par le développement d’un harmonieux assemblage refusant de reconnaître les effets du gel
A l’intérieur des branches les décisions se prennent en fonction du mouvement des appels de la nature qui n’a rien à battre du report ou pas de la date des élections régionales
Quand on sera mort les regrets du vivant ne feront rien pour sauver la saveur du fruit du verger qui nous abrite
L’amandier trempe son noyau dans le fût de vieillissement
Mouvement géré par la lune et repris dans l’alambic du soleil à travers la spirale intestinale des sentiments, voilà le transit idéal sorti de l’imagination d’un Facteur Cheval qui émerveille un fond que d’aucuns attristent par bêtise
Aimer par-dessus tout, il en reste toujours quelque chose. Je m’inscris à ma part de culture par l’étoile à peindre.
L’amphithéâtre de la plaine offre ses gradins aux caresses du temps
plongées en rivières portées par le courant aux abords estuaires sur un large envol
Des hachures dans le script déposent l’interrompu d’un début d’histoire tombant sans bruits dans la boîte à chaussures
les paysages se disputent la primeur des personnes qu’ils y gardent
flou d’une netteté marquée au frontispice de ceux qui ont détaché leur édifice
Le parfum de femme tient à l’herbe qu’elle déplace en m’aime tant qu’elle, plus jeune rien n’en séparait, elles respectaient avec jalousie le gazon qui les distinguait
Maintenant la trace en courant en pointillé égare la truffe du chien la plus affûtée, d’autant plus que le synthétique de poitrine est comparable à l’élevage de la truite, une forme qui a perdu tout sauvage de pêche à la main
Depuis l’amorce de changement plus marquée par la pandémie, où chaque jour est une suite de mots – disant plus et se rattrapant en moins à peine ont-ils été prononcés – force est de se voir imposer une diète généralisée. Tout ferme au point d’être taxé d’amour qui rentre sans avoir de case où cocher dans une forme dérogatoire
Mon ami Paul qu’ont-ils fait de ta Virginie ?
Le printemps est là, je pousse de partout, et j’ai peur de glisser, le perron est tellement couvert de mousse, à voir la souffrance des petites marguerites
le chien manque d’entrain il boude la précipitation matinale en fuyant l’apporte du jardin.
FEDERICO GARCIA LORCA: EL PASO DE LA SIGUIRIYA – (Jacob Gurevitsch à la guitare)
El paso de la siguiriya
Entre mariposas negras, va una muchacha morena junto a una blanca serpiente de niebla. Tierra de luz, cielo de tierra. Va encadenada al temblor
de un ritmo que nunca llega; tiene el corazón de plata y un puñal en la diestra ¿Adónde vas siguiriya, con un ritmo sin cabeza? ¿Qué luna recogerá Tu dolor de cal y adelfa? Tierra de luz cielo de tierra.
Le pas de la Séguirilla
Parmi les papillons noirs, va une brunette moresque à côté d’un blanc serpent de brume. Terre de lumière, Ciel de terre Elle va enchaînée au tremblement d’un rythme qui jamais ne s’établit; elle a un coeur en argent et un poignard dans la main Où vas-tu, siguiriya, de ce rythme décervelé? Quelle lune soulagera ta douleur de citron et de bouton de rose? Terre de lumière Ciel de terre.
Parce que je ne me montre pas Porque no soy presumindo
De mon silence je suis sorti pour préluder ma douleur De mi silencio he salido pa preludiar mi dolor
Ma chanson n’est pas le son d’une pente de montagne Mi canto no es el rumor de una vertiente serrana
Il n’a pas de soleil du matin, ni ne reflète les étoiles No tiene sol de mañana, tampoco refleja estrellas
Mais ça va par la bonne empreinte à l’âme paysanne Pero se va por la huella derecho al alma paisanaJe n’ai pas de gorgoritos ni n’en ai jamais eu besoin Yo no tengo gorgoritos ni nunca los precisé
Toute ma vie chante comme si je tenais un cri Toda la vida cante como acogotando un grito
Pour te voir, j’ai besoin d’une cour libre et d’attention Pa versear yo necesito cancha libre y atencion
Je cours avec une seule montagne dans mes sentiments Corro de un solo tiron montao en mis sentimientos
Ce que je manque de souffle l’emporte sur mon cœur Lo que me falta de aliento me sobre de corazónJe viens te dire au revoir Vengo a decirles mi adios
Mon sain inquiet m’attend Mi saino inquieto me espera
Nous sortirons du terrain pour nous perdre tous les deux Nos iremos campo afuera para perdernos los dos
Mon redomon a compris que mon chagrin résonne Mi redomon comprendio que mi pena es resongona
Et sans sentir les femmes pleurer, il reste bien éveillé Y sin sentir las lloronas se mantiene bien despierto
Il sait bien que même pas mort il ne me fera descendre de la carona El sabe bien que ni muerto me baja de la caronaToute la nuit en chantant Toda la noche cantando
Avec une âme ébranlée Con el alma estremecida
Que la chanson est la plaie ouverte d’un sentiment sacré Que el canto es la abierta herida de un sentimiento sagrado
Anaida j’ai à mes côtés car je ne cherche pas de pieda Anaida tengo a mi lado porque no busco pieda
Je méprise la charité pour la honte qu’elle contient Desprecio la caridad por la verguenza que encierra
Je suis comme le dieu des montagnes Soy como el dios de las sierras