
Diane Dufresne : J’ai rencontré l’homme de ma vie…

CELESTE CONJUGAISON
Roseraie au bout des cordes je te reçois sur la planche à tracer
Marc déployant tout
La mésange met le soleil de son ventre à nu dans le choeur des passereaux constructeurs
martins-pêcheurs
colibris
tourterelles
du haut des seins à la source ventrale ouvrent le jet du rire des merles
L’espace d’une floraison reconduit
à rejoindre l’écaille du porte-plume aquatique aux rives d’un absolu
Que de musiciens en habits d’arlequins montent à bord des gondoles
fauves comme des lions jouent en formation de ramiers
Chagall amoureux crève le plafond de sa voie contre-alto
l’enfant outre-mère te peignant avec ses crayons de couleur comme une en vie surnaturelle…
Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2020
LES IRIS TRIENT LES LENTILLES SUR LES PETITES ONDES
Eclaboussée de soleil tu dandines en duo à la cale du marais
l’automne termine en Sagittaire en se rendant à la pleine-lune évènementielle
Un ragondin vient de déplacer la surface pendant que j’ai les mains pleines de tes poches et le vélo se met à hennir quand le caillou roule
Quelque part la grenouille saute, un héron-cendré finit son point-fixe prêt à décoller, les limousines profitent encore du pré-salé avant les foins de transition de l’étable, étendues de tout leur long dans la mer retirée autour de Brouage. Assis devant la stèle aux résistants, je pense au signe porteur des écluses . Cordier parti . Le ciel va peiner à s’éclaircir à l’Intérieur avec le dernier embrouillamini du Ministre
De quoi nous remettre au créneau
demain sera un mauvais jour pour toi avec le retour à l’école et…
J’ai de la peinture en besoin de tes mots pour tenir le contraire du mensonge que l’Etat cultive, le regard que j’ai de ta présence est de bon augure.
Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2020
CONSTANTE DE GRAVITATION
Caisse claire oreille tendue au coffre à jouets
sur le paon coupé
l’arbre en trompe-l’oeil dresse la force fondamentale sans rien détourner
de l’attraction des deux corps
Sur l’étendue plane du trou noir l’intensité ajuste son plan de voies parallèles
on peut toucher le fruit sorti de l’armature du béton banché et en goûter la pulpe aux étages des jardins suspendus qu’une mer de garde tient contre son sein
Les mâts chantent d’élingues métronomes en rase-mottes de mouettes
passé la jetée le chenal dirige à l’archipel
Je garde la chambre dans la senteur symbolique de l’Etoile Flamboyante; gnose éclose
Tu peux voir au pied du lit la présence de la promesse forte et reposée de sa blessure, bistre doux de tes aréoles et queue-de-vache de l’aisselle à la pointe de nuque, au départ du voyage.
Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2020
LA TRANSE-MIGRATION 1 EST VENUE ME VISITER CETTE NUIT
Pour l’ascèse
le sacre-laïque trace l’épreuve
en présence des éléments purificateurs
le voyage touche au Grand Air
Grindel il ne ne pouvait y avoir que toi pour y mener…
Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2020
GRAND AIR
La rive les mains tremblantes
Descendait sous la pluie
Un escalier de brumes
Tu sortais toute nue
Faux marbre palpitant
Teint de bon matin
Trésor gardé par des bêtes immenses
Qui gardaient elles du soleil sous leurs ailes
Pour toi
Des bêtes que nous connaissions sans les voir
Par-delà les murs de nos nuits
Par-delà l’horizon de nos baisers
Le rire contagieux des hyènes
Pouvait bien ronger les vieux os
Des êtres qui vivent un par un
Nous jouions au soleil à la pluie à la mer
A n’avoir qu’un regard qu’un ciel et qu’une mer
Les nôtres.
Paul Eluard
DES SUITES
Ouvre tes yeux et hurle
C’est toi
Qui est répandu tout autour
Lève-toi dedans…
Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2020