CAPARÌCA
à Mattia
Forse la febbre, o un effetto della luce. Caparìca
è qui, comunque, case in fila, sfarinate.
Una mercedes verde alza la polvere, posteggia,
e chi ne scende è un gobbo che s’avvia.
Barache, condomini. Qualche cane. Lungo il mare
va un uomo senza bocca, cicatrice
di sabbia, per chilometri e chilometri.
E non posso risponderti che questo : vertigini,
una calma simulata. O anche : l’assenzio.
Sopra la spiaggia dei poveri
cade una roccia gialla.
CAPARÌCA
a Mattia
Peut-être la fièvre, ou un effet de la lumière. Caparìca
est ceci, tout de même, rangées de maisons, décrépies.
Une Mercedes verte fait voler la poussière, se gare,
un bossu en descend et se met en chemin.
Baraques, copropriétés. Quelques chiens. Longeant la mer,
un homme marche sans bouche, cicatrice
de sable, sur des kilomètres et des kilomètres.
Et je ne peux te répondre que ceci : vertiges,
une tranquillité simulée. Et aussi : l’absinthe.
Une roche pauvre surplombe
la plage des pauvres.
Fabio Pusterla, Les Choses sans histoire, Éditions Empreintes, Poche Poésie, Moudon (Suisse), 2002, pp. 202-203. Traduit de l’italien par Mathilde Vischer.
Source : Terre de Femmes