La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Gitane tu seras comme la fausse pièce
Gitana que tú serás como la falsa moneda
Cela va de pair et personne ne reste
Que de mano en mano va y ninguno se la queda
J’ai croisé les bras pour ne pas la tuer
Cruza’os los brazos pa’ no matarla
Ferme tes yeux pour ne pas pleurer
Cerraos los ojos pa’ no llorar
Il craignait d’être faible et de lui pardonner
Temió ser débil y perdonarla
Et j’ai ouvert grand les portes
Y abrió las puertas de par en par
Va-t’en, mauvaise femme, sors de mon chemin
Vete, mujer mala, vete de mi vera
Lancez la même chose qu’une malédiction
Rueda lo mismito que una maldición
Qu’un jour me permette qui tu aimes le plus
Que un día me permita que quien tu mas quieras
Payez vos désirs, vos désirs paient
Pague tus quereres, tus quereres pague
Avec une mauvaise trahison
Con mala traición
Gitane, tu seras comme la fausse pièce
Gitana, que tú serás como la falsa moneda
Cela va de pair et personne ne reste
Que de mano en mano va y ninguno se la queda
Il embrassa les fines vrilles noires
Besó los negros zarcillos finos
Qu’il est parti là quand il est parti
Que allí dejara cuando se fue
Et ces tresses de cheveux de prunellier
Y aquellas trenzas de pelo endrino
Une fois coupée pour lui
Que en otro tiempo cortó pa’ él
Quand il est parti, il n’a même pas essayé de la voir
Cuando se marchaba, no intentó ni verla
Il ne s’est même pas plaint ni dit au revoir
Ni lanzó un quejo, ni le dijo adiós
Il a enterré la porte et, pour ne pas l’appeler
Entornó la puerta y, pa’ no llamarla
Il a cloué ses ongles,
Se clavó las uñas,
Il a collé ses ongles dans son cœur
Se clavó las uñas, en el corazón
Gitane tu seras comme la fausse pièce
Gitana que tú serás como la falsa moneda
Cela va de pair et personne ne reste
Que de mano en mano va y ninguno se la queda
Cela va de pair et personne ne reste
Que de mano en mano va y ninguno se la queda
Source : LyricFind
Paroliers : Juan Mostazo Morales / Manuel Salina / Ramon Perello Rodenas / Sixto Cantabrana
Verde que te quiero verde
verde viento verdes ramas
el barco sobre la mar
el caballo en la montaña.Verde, que yo te quiero verde.Con la sombra en la cintura
ella sueña en la baranda
verdes carne, pelo verde
su cuerpo de fría plata.
Compadre quiero cambiar
mi caballo por tu casa
mi montura por tu espejo
mi cuchillo por tu manta.
Compadre vengo sangrando
desde los Puerta de Cabra
y si yo fuera mocito
este trato lo cerraba.
Poema original de Federico García Lorca:
Romance sonámbulo
Verde que te quiero verde.
Verde viento. Verdes ramas.
El barco sobre la mar
y el caballo en la montaña.
Con la sombra en la cintura
ella sueña en su baranda,
verde carne, pelo verde,
con ojos de fría plata.
Verde que te quiero verde.
Bajo la luna gitana,
las cosas la están mirando
y ella no puede mirarlas.
Verde que te quiero verde.
Grandes estrellas de escarcha,
vienen con el pez de sombra
que abre el camino del alba.
La higuera frota su viento
con la lija de sus ramas,
y el monte, gato garduño,
eriza sus pitas agrias.
¿Pero quién vendrá? ¿Y por dónde?
Ella sigue en su baranda,
verde carne, pelo verde,
soñando en la mar amarga.
-Compadre, quiero cambiar
mi caballo por su casa,
mi montura por su espejo,
mi cuchillo por su manta.
Compadre, vengo sangrando,
desde los puertos de Cabra.
-Si yo pudiera, mocito,
este trato se cerraba.
Pero yo ya no soy yo,
ni mi casa es ya mi casa.
-Compadre, quiero morir,
decentemente en mi cama.
De acero, si puede ser,
con las sábanas de holanda.
¿No ves la herida que tengo
desde el pecho a la garganta?
-Trescientas rosas morenas
lleva tu pechera blanca.
Tu sangre rezuma y huele
alrededor de tu faja.
Pero yo ya no soy yo,
ni mi casa es ya mi casa.
-Dejadme subir al menos
hasta las altas barandas,
¡dejadme subir!, dejadme
hasta las verdes barandas.
Barandales de la luna
por donde retumba el agua.
Ya suben los dos compadres
hacia las altas barandas.
Dejando un rastro de sangre.
Dejando un rastro de lágrimas.
Temblaban en los tejados
farolillos de hojalata.
Mil panderos de cristal
herían la madrugada.
Verde que te quiero verde,
verde viento, verdes ramas.
Los dos compadres subieron.
El largo viento dejaba
en la boca un raro gusto
de hiel, de menta y de albahaca.
-¡Compadre! ¿Dónde está, dime?
¿Dónde está tu niña amarga?
¡Cuántas veces te esperó!
¡Cuántas veces te esperara,
cara fresca, negro pelo,
en esta verde baranda!
Sobre el rostro del aljibe
se mecía la gitana.
Verde carne, pelo verde,
con ojos de fría plata.
Un carámbano de luna
la sostiene sobre el agua.
La noche se puso íntima
como una pequeña plaza.
Guardias civiles borrachos
en la puerta golpeaban.
Verde que te quiero verde,
verde viento, verdes ramas.
El barco sobre la mar.
Y el caballo en la montaña.
Pero yo ya no soy yo,
ni mi casa es ya mi casa
dejadme subir al menos
hasta las altas barandas.
Compadre, quiero morir,
decentemente en mi cama.
De acero, si puede ser,
con las sábanas de holanda.
Compadre donde está dime,
donde está esa niña amarga
cuantas veces la esperé
cuantas veces la esperaba.
(1928)
Vert je t’aime vert
(Federico García Lorca – José Ortega Heredia)
Vert je t’aime vert
vent vert branches vertes
le navire au-dessus de la mer
Le cheval dans la montagne.
Vert, je t’aime vert.
Avec l’ombre sur la taille
elle rêve sur la balustrade
viande verte, cheveux verts
Son corps d’argent froid.
Compadre je veux changer
mon cheval pour ta maison
ma monture pour ton miroir
Mon couteau pour ta couverture.
Compadre je viens saigner
de la porte de chèvre
et si j’étais un petit garçon
Cet accord l’a clôturé.
Poème original de Federico García Lorca:
Romance somnambule
Vert, je t’aime vert.
Vent vert. Branches vertes.
Le navire sur la mer
Et le cheval dans la montagne.
Avec l’ombre sur la taille
elle rêve sur sa balustrade,
chair verte, cheveux verts,
Avec des yeux d’argent froid.
Vert, je t’aime vert.
Sous la lune gitane,
les choses la regardent
et elle ne peut pas les regarder.
Vert, je t’aime vert.
Grandes étoiles de givre,
ils viennent avec le poisson d’ombre
Cela ouvre la voie de l’aube.
Le figuier frotte son vent
avec le papier de verre de ses branches,
et le mont, chat garduño,
hérisson ses pitas aigres.
Mais qui viendra? Et où?
Elle est toujours sur sa balustrade,
chair verte, cheveux verts,
Rêver dans la mer amère.
-Compadre, je veux changer
mon cheval près de sa maison,
ma monture par son miroir,
Mon couteau par sa couverture.
Compadre, je viens saigner,
des ports de Cabra.
-Si je pouvais, mocito,
Cet accord a été conclu.
Mais je ne suis plus moi
Même ma maison n’est pas déjà ma maison.
-Compadre, je veux mourir,
Décemment dans mon lit.
En acier, s’il peut l’être,
Avec les draps de Hollande.
Ne vois-tu pas la blessure que j’ai
de la poitrine à la gorge?
-Trois cent roses brunes
Portez votre poitrine blanche.
Votre sang suinte et sent
Autour de votre ceinture
Mais je ne suis plus moi
Même ma maison n’est pas déjà ma maison.
-Laisse moi grimper au moins
aux rampes hautes,
Laisse-moi!, Laisse-moi
Aux balustrades vertes.
Rampes de la lune
où l’eau gronde.
Les deux compadres sont déjà en place
Aux rampes hautes.
Laissant une trace de sang.
Laissant une traînée de larmes.
Ils tremblaient sur les toits
lanternes en étain
Mille tambourins en verre
Ils ont blessé l’aube.
Vert je t’aime vert
Vent vert, branches vertes.
Les deux compadres montèrent.
Le long vent est parti
En bouche un goût étrange
de gall, menthe et basilic.
– Compadre! Où est-ce, dis-moi?
Où est ta fille amère?
Combien de fois vous a-t-il attendu!
Combien de fois vais-je t’attendre,
visage frais, cheveux noirs,
Dans cette balustrade verte!
Sur le visage de la citerne
la gitane se balançait.
Chair verte, cheveux verts,
Avec des yeux d’argent froid.
Un glaçon de la lune
Il le tient au-dessus de l’eau.
La nuit est devenue intime
Comme un petit carré
Gardes civils ivres
Ils ont frappé à la porte.
Vert je t’aime vert
Vent vert, branches vertes.
Le navire sur la mer.
Et le cheval dans la montagne.
Mais je ne suis plus moi
même ma maison n’est pas ma maison
laisse moi grimper au moins
Aux rampes hautes.
Compadre, je veux mourir,
Décemment dans mon lit.
En acier, s’il peut l’être,
Avec les draps de Hollande.
Partagez où c’est, dites-moi,
où est cette fille amère
combien de fois j’ai attendu
Combien de fois je l’attendais.
(1928)
L’heure est vide, les murs se rapprochent, derrière la fenêtre l’attente est dans la jardinière. Les yeux d’un chat passent comme un éclair sur le couvercle des poubelles qui tombent, on dirait qu’il y a de la lumière dans la tabatière du peintre. Arrêté dans la fumée du Dôme, il finit son verre en le tenant au chaud de ses paumes. Vieux calva comme au tant du Capitaine. Montparnasse balance à quai ses souvenirs maudits en défi à la misère humaine. L’espoir ici tient son cimetière allumé, histoire de ne pas enterrer l’étincelle de l’inconnu dans lequel la vie a survécu. Le bleu peut s’extraire du noir. Comme le bistre de ses seins marque l’âtre du corps que je tisonne. Rousseur du poil, feu de joie de ma chanson où l’amour tient débat contre l’absentéisme du coeur.