Jour : 27 octobre 2019
INTIMES

INTIMES
Tu glisses dans le lit
De lait glacé tes sœurs les fleurs
Et tes frères les fruits
Par le détour de leurs saisons
A l’aiguille irisée
Au flanc qui se répète
Tes mains tes yeux et tes cheveux
S’ouvrent aux croissances nouvelles
Perpétuelles
Espère espère espère
Que tu vas te sourire
Pour la première fois
Espère
Que tu vas te sourire
A jamais
Sans songer à mourir.
A toutes brides toi dont le fantôme
Piaffe la nuit sur un violon
Viens régner àuns les bois
Les verges de l’ouragan
Cherchent leur chemin par chez toi
Tu n’es pas de celles
Dont on invente les désirs
Tes soifs sont plus contradictoires
Que des noyées
Quel soleil dans la glace qui fait fondre un œuf
Quelle aubaine insensée le printemps tout de suite.
Figure de force brûlante et farouche
Cheveux noirs où l’or coule vers le sud
Aux nuits corrompues
Or englouti étoile impure
Dans un lit jamais partagé
Aux veines des tempes
Comme aux bouts des seins
La vie se refuse
Les yeux nul ne peut les crever
Boire leur éclat ni leurs larmes
Le sang au-dessus d’eux triomphe pour lui seul
Intraitable démesurée
Inutile
Cette santé bâdt une prison.
Je n’ai envie que de t’aimer
Un orage emplit la vallée
Un poisson la rivière
Je t’ai faite à la taille de ma solitude
Le monde entier pour se cacher
Des jours des nuits pour se comprendre
Pour ne plus rien voir dans tes yeux
Que ce que je pense de toi
Et d’un monde à ton image
Et des jours et des nuits réglé par tes paupières.
Paul Eluard
A DIRE VRAI
A DIRE VRAI
Du jour que le temps fait à sa guise, j’m’ai dit si
c’est toi qui peint l’odeur de croûte chaude et de mie câline
alors laisse pisser les machines
les marchands de promesse
les jours promis meilleurs
comme te disait Marthe
t’as c’qui faut avec ta ficelle, un bout d’bois, ta bite et ton couteau…
puisque du jour où t’es né t’as amené le jour où tu mourrais
fais au moins bonne la traversée.
Niala-Loisobleu – 27/10/19