ENTRE TIEN EMOI 88
Ma,
Le code barre
reste l’image poétique qui parle
je suis un camion postal
je suis l’oiseau-voyageur
je suis la pierre qui roule
je suis le vent fripon
je suis rien de Judas mais pourtant l’oeil
Je suis le train de mes sabots
je suis le cheval-hippocampe qui nage dans les étoiles
je suis le passage de ma langue aux frontières d ta peau
je suis
donc
je reste ce que le jour tient en pousse.
IDENTITE
à
André
Breton
Je suis je suis je suis ce que je ne sais pas
un ustensile de comparaisons
pour tamiser les vieux proverbes
à l’heure où l’aube blanche s’écroule en larmes
je suis un vieux péché de gloire morte
posé très délicatement
ainsi qu’une émeraude de naissance
sur la falaise des coïncidences
je suis un acrobate de fortune
qui termine son numéro
dans l’exacte nuance du dérisoire
une guitare qu’une vierge démantèle
dans une crise folle de chasteté
je suis ce qui n’a pas d’importance
qui se confond avec l’image en filigrane
d’une future vérité dès à présent défigurée
je suis un nœud de cette corde
qui traîne dans le champ
que demain vous pourriez découvrir
explorer sur les échasses de l’angoisse
je suis cet argument que l’on emploie
quand on veut se crucifier
la couverture que l’on cherche
pour se coucher frileusement
dans un ultime témoignage
le parfum d’un atome devenu vertueux
l’aile d’un caillou qui cherche son amant
je suis aval de votre damnation
et la source qui naît de l’âme d’un volcan.
Je suis à la rigueur aussi le visage voilé
un tout petit lambeau de
Christ
bien maladroit d’outre-mémoire
ainsi que vous voyez parfois
le cadavre d’un bel insecte
dans une toile d’araignée
dans l’aube violette
en la chapelle des quatre vents
tout au pied de la colline de votre enfance
Je suis un grand seigneur du domaine maudit
le magicien parfait de l’innocence noire
l’enfant déshérité qui n’aurait pas dû naître
l’homme vieux qui lutine une sévère mort
le magistrat secret des hautes hérésies
pour celte époque où
Dieu lissait ses plumes d
le souteneur désabusé qui se suicide
dans son bouge de vérité
la chaîne du forçat dans le mythe d’Antcc
la créance d’un saint sur le sein d’une fée
l’agenda d’un oiseau nourrissant ses petits
la perte blanche et pure d’un grand iconoclaste
l’indésirable perle en la neige perdue
je suis un grand seigneur du domaine des nues
Je suis le grand seigneur d’un orage latent
l’indicible souhait d’une orange d’amour
frappée de par l’éclair éblouissant
je suis le piétinement gris
d’une colonne de fourmis qui s’expatrient
l’argument de
Zenon dans les ruines d’Êlée
le linceul étoile des réincarnations
le souterrain secret fouillant le
Golgotha
le fabricant menu de sarcophages bleus
le croisé du silence en la gnose de feu
le pont-lcvis baissé sur la terre sans maître
le sténographe pur du murmure océan
je suis un grand seigneur au domaine du temps
Je suis un grand seigneur au domaine du rêve le beau cercle vicieux qui devient un cerceau pour l’enfant dépouillé au cartable d’azur le bagnard endormi qui charme les oiseaux
l’anachorète nu aiguisant des idées pour coudre le manteau de la femme damnée le critère parfait de l’indéterminé comme la plume au vent égratignant
l’été le coucher du soleil sur les seins de
Ninive le corsage échancré de la psychanalyse la côte du
Gabon par un torride été la chandelle de cire près du litre de lait le serment arraché aux lèvres de la fièvre je suis un grand seigneur au domaine du
rêve
Je suis un grand seigneur de l’osmose totale l’incombustible don de la source enchantée la fibre du bambou qui découvre le ciel la robe de silex abreuvé de patience le cil
purifié d’une pauvre
Marie le calligramme d’or de l’aveugle trahi l’échansin du futur pour la gourde du temps je suis le grand seigneur de l’ivresse d’antan
Je suis le grand seigneur d’une légende nue un gémeau allaité par la reine d’amour le truand de l’adieu sans esprit de retour
la clepsydre épuisée de mesurer
le temps la coupe de cristal et de hiérarchie par mon souci sur
le marbre brisée
la colonne d’Hercule en habit de clochard
la sentence d’un nain dans
le temple du soir
le crachat d’un apôtre en terre de
Judée
le testament d’un roi qui a donné ses terres
je suis un grand seigneur du sang de l’éphémère
20 janvier 1963
Achille Chavêe
Et tenant les deux-mers entre
j’édifie le phare au centre comme notre nombril, quelques poussières d’îles dans l’iris de tes yeux
Le chien posera pour la photo en voyant venir les mamelons par dessus tes coudes
à la quête d’odeurs du Sud
Alors tu ne pourras pas t’y tromper.
Niala-Loisobleu -07/05/19
Mon,
Je suis le refuge dans la crue
La plante vivace qui attend son printemps
La ficelle et le bâton qui instruisit l’enfance
Je suis le regard grévé d’étoiles du code barre
et la forme vivante des mains réunies….
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Un sentiment charnel émanant de ceci
Le twoo rassure…
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Merci, Mon…
et ce sera tous les soleils réunis au même endroit…
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Un lieu plus sûr que Fort Knox..,
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