ENTRE TIEN EMOI 72
Les bords échappent au profit d’un flou étalant un manque de netteté concerté. On a déplacé les marques, coupés les vrais arbres, j’ai vu marcher une jeune femme-empaillée, la tête menteuse d’un ange-exterminateur. Derrière elle un cortège hurlant avec des bonnets blancs pointus, des torches allumées criait pendons-le.
MOÏSE
Les yeux fermés sous les feuilles fraîches de ses troènes, le chemin d’eau m’emportait chaque après-midi à reculons comme une Ophélie passée dans sa
bouée de fleurs, dissolvant lentement du front les clôtures molles.
Couché plus bas qu’aucune autre créature vivante sur l’oreiller fondamental, tombait sur moi la face des arbres comme la rosée d’un visage penché sur un lit de malade, et
mettant le monde doucement à flot sur ma route comme un liège, j’étais fiancé aux anneaux sonores des ponts comme une gaze, de plain pied avec le mufle bénin des
vaches. L’ombre de la forêt sur la rivière mêlait à l’eau noire une douce tisane de feuilles mortes et d’oubli. Midi me trouvait dérivant au large ensoleillé de
vastes grèves scintillantes, les mains closes sur le cœur, les paupières éclatantes de langueur, puis le somptueux froissement des roseaux dévorait les rives d’une
palissade théâtrale de murmures, et mollement entravé comme d’une robe par les tiges aux longues traînes, engourdi au fond d’une impasse verte, les doux maillons de soleil
de l’eau qui me portait comme un ventre, comme un qui regarde au fond d’un puits redescendaient jusqu’à moi en se dénouant sur le visage d’une femme.
Julien Gracq
Quand la lumière soudain est devenue jaune glauque, j’ai fermé le jardin et mis l’atelier sous-abri. Trop d’appels à sortir son masque de l’étui font rentrer le silence en moyen de défense. On dirait un complot pour démolir le coin de mer qui reste sauvage, j’ai prévenu les oiseaux de se rendre au large. Au cinéma du port on joue BORA-BORA. Seuls les bateaux naviguent coupent en éperonnant les fantômes en surface des seins tendus de leurs figures de proue.
Niala-Loisobleu – 22/04/19
Au terme d’une nuit double
Entends
l’aube passer le seuil et te désigner le lieu habitable où niche l’or des fous.
L’oiseau de leur regard est resté debout à nous écouter dans les nuages qui s’égarent
et déjà leurs joues de statue tremblent à l’idée d’une soif à étancher au-dessus des fontaines respectables
Prends
à ma paume
ce que je vais te confier du secret des gisants.
ils avaient un regard trop grand et trop sage posé sur un monde très en retard
Prends
Cela te suffira à faire le lit de l’errante image Prends Ne t’éloigne pas de la proue de ma voix et puis
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Barbara Auzou (Dans l’Atelier VII)
Je reste là où j’aime être, Mon.
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Le bruit des tôles qu’ils agitent en menace est typique de la foule
En revanche le silence d’éteules est signe du prochain regain
Je n’entends que ta vérité poitrinaire Ma
Et ferme aux bonimenteurs…
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Garde bien les clefs de ton domaine, Mon…
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Comme la ceinte pierre Ma…
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