ÂME ESQUIVE
A la racine
Des feuilles que le vent porte
La branche tient son essence du roseau
Niala-Loisobleu – 07/03/19
A la racine
Des feuilles que le vent porte
La branche tient son essence du roseau
Niala-Loisobleu – 07/03/19
Jeu forain
dos de massacre
tir aux yeux
Pourtant comme je t’aime
le manège tourne
seulement poussé d’un vent de rires d’enfants
Les Tuileries
ont les marronniers en fleurs
sans épines aux fruits.
Niala-Loisobleu – 7 Mars 2019
Au bout des paroles la chanson continue, le fleuve met au large
tant d’oiseaux blancs le bordent comme on lit à l’enfant pour qu’il s’endorme
la voile avalera les bruits de moteur
Glissent les gares des mariages de la voie secondaire
train de campagne qu’une guerre du rail surveille de son poste d’aiguillage
Les jardins publics au bord du grand-bassin culottés petit-bateau pour la première croisière, le cheval a gagné la queue du Mickey
Trop de valises perdues en consignes de sales attentes
On prend femme ou mari
mais qu’en est-il pas même le reste d’un enfant
juste un mouchoir au bout du quai
Le tant faute
te voici
en vie
qui coules de cette couleur du temps
Les orgues laissées derrière l’église, tu parvis un oui pour mon nom.
Niala-Loisobleu – 7 Mars 2019
Sérénité lisse impassible parfaitement vierge de Soi
Parfaitement pleine de Soi sans partage d’aucune image
Pur non-regard vers le dedans dont le dehors n’existe pas
Vaste et sans qu’y scintille un point qui pour un œil pourrait se prendre
Et sans haleine par suspens contemplatif se contemplant Jusqu’à ce que s’étant conçue enfin l’Absence se détende En conscience sans rivage et sans nul vain clapotement
Orbite de l’horizon clos que ne décolle de paupière Sur ce fond plat infiniment d’abyssale sérénité
Or voici s’ourler et s’ouvrir quoi ? l’énigme d’un trait à peine Bleu qui révèle à soi le bleu sous l’ongle qu’aussitôt le doigt Efface et cependant le rais de
l’ongle y laisse sa mémoire Y sépare comme deux lèvres jointes par une humidité Qui luit béante et l’on dirait qu’une source s’y donne à boire On dirait? Le
tracé de l’ongle qui s’efface c’est la pensée La première et par qui déjà la conscience n’est plus seule Cette pensée s’entend tout haut c’est une bouche qui la
dit Que l’Etre éprouve au fond de Soi comme une plaie une corolle
Que le sourire qu’il émet soit l’Orient du premier Jour Et trace un ciel sans repentir depuis sa double commissure Joignant la fin et l’origine dont il est toute la raison Car tout autre
accomplissement s’efface avant que ce sourire
Ne s’éteigne lui-même enfin pour mieux remercier le Rien En chaque point de tous les temps de toutes parts il se souvient Des profondeurs du Soi sans fond il rayonne innervant la Face
Dont les paupières comme lui s’ébauchent s’ouvrent font que naît Un monde en miroirs en écho où tout sourit à son reflet
Pierre Emmanuel
Tiède de ton corps écrasé mon oreiller tarde à se lever
froissée tu souris
marquée de traces de barbe
Mon endormi dresse le cou
les oiseaux qui chantent au-dessus de nous pointent à l’entrée d’une usine absente
la grande cheminée de briques porte des jambons, des poupées, des bouquets, des crayons avec des encres de couleur, des baisers en palette, la nudité des sentiments, des grappes et des seins, à peaux collées
mât de cocagne
le tout en couronne
auréole ce nouveau jour de ton visage.
Niala-Loisobleu – 7 Mars 2019