L'insensibilité de notre sommeil est si complète que le galop du moindre rêve ne parvient pas à le traverser, à le rafraîchir. Les chances de la mort sont submergées par une inondation d'absolu telle qu'y penser suffit à faire perdre la tentation de la vie qu'on appelle, qu'on supplie. Il faut beaucoup nous aimer, cette fois encore, respirer plus fort que le poumon du bourreau. René Char (Feuillets d'Hypnos)
3 réflexions sur “Serge Reggiani: On s’aime (1982)”
Ces deux zazous sur la photo
Fiers devant leur première auto
Voyage de noces à Barbizon, vingt ans
Ces deux zazous endimanchés
Ressemblent à bien nous y pencher
Aux grands-parents de nos petits-enfants
Regarde, nos regards ont rajeuni
Si nos yeux sont toujours les mêmes
Et depuis le papier jauni
On a nos âmes en harmonie
On S’Aime…
On S’Aime, on s’aide à bien porter
Les rides qui sont la portée
De la chanson du temps qui passe
On s’adore à corps et à cris
On se fait la gueule, on s’écrit
Des mots d’adieu que l’on entasse
On se reproche tour à tour l’ennui
Le café bouilli, la bohème
Un peu moins papillon de nuit
Les mèches blanches à nos folies
On S’Aime…
Ma fille, ma femme
Ma peau, mon âme
Je serais qui, je serais quoi sans toi
Ma fleur, mon arbre
Mon sang, mon marbre
La mort serait d’être amputé de toi
Je connais sur le bout du cÅâ ur
Tes gestes, tes mots et tes peurs
Et cependant tu me surprends toujours
Mon éternelle inattendue
Mon hirondelle m’entends-tu
De regretter quand tu t’absentes un jour
Je me souviens d’un journaliste idiot
Et d’un comédien d’Angoulême
Malgré les bas, malgré les baux
Malgré les couacs dans le duo
On S’Aime…
On S’Aime comme deux enfants
A qui la terre le défend
Qui la défient en s’adorant plus fort
On S’Aime comme deux naufragés
Qui vivent heureux de voyager
Avant de laisser faire la mer, la mort
C’est notre seule façon d’exister
Et jusqu’à nous survivre même
Tu verras, nous irons sculpter
Sur les murs de l’éternité
On S’Aime…
Serais-tu donc cet enfant obstiné et au rire en cascade qui joue sous la fenêtre de ma vallée aux oiseaux ces chansons propres à me faire des plumes pour m’envoler?
Il me semble bien t’avoir reconnu mon Alain. tu n’as pas changé, toi qui professais alors que tout corps branché sur le secteur était appelé à s’émouvoir…
J’ai du pro fesser plus en éducateur national qu’en saigner
mes écorchures sortent des oiseaux mazoutés en espoir d’ailes
Il y a des mots qui manquent pour amplifier simplement
reste la secousse du geste pour aller au fond briser la surface
Oui je suis cet enfant
qu’aucune règle n’a pu briser les doigts
Ces deux zazous sur la photo
Fiers devant leur première auto
Voyage de noces à Barbizon, vingt ans
Ces deux zazous endimanchés
Ressemblent à bien nous y pencher
Aux grands-parents de nos petits-enfants
Regarde, nos regards ont rajeuni
Si nos yeux sont toujours les mêmes
Et depuis le papier jauni
On a nos âmes en harmonie
On S’Aime…
On S’Aime, on s’aide à bien porter
Les rides qui sont la portée
De la chanson du temps qui passe
On s’adore à corps et à cris
On se fait la gueule, on s’écrit
Des mots d’adieu que l’on entasse
On se reproche tour à tour l’ennui
Le café bouilli, la bohème
Un peu moins papillon de nuit
Les mèches blanches à nos folies
On S’Aime…
Ma fille, ma femme
Ma peau, mon âme
Je serais qui, je serais quoi sans toi
Ma fleur, mon arbre
Mon sang, mon marbre
La mort serait d’être amputé de toi
Je connais sur le bout du cÅâ ur
Tes gestes, tes mots et tes peurs
Et cependant tu me surprends toujours
Mon éternelle inattendue
Mon hirondelle m’entends-tu
De regretter quand tu t’absentes un jour
Je me souviens d’un journaliste idiot
Et d’un comédien d’Angoulême
Malgré les bas, malgré les baux
Malgré les couacs dans le duo
On S’Aime…
On S’Aime comme deux enfants
A qui la terre le défend
Qui la défient en s’adorant plus fort
On S’Aime comme deux naufragés
Qui vivent heureux de voyager
Avant de laisser faire la mer, la mort
C’est notre seule façon d’exister
Et jusqu’à nous survivre même
Tu verras, nous irons sculpter
Sur les murs de l’éternité
On S’Aime…
Serais-tu donc cet enfant obstiné et au rire en cascade qui joue sous la fenêtre de ma vallée aux oiseaux ces chansons propres à me faire des plumes pour m’envoler?
Il me semble bien t’avoir reconnu mon Alain. tu n’as pas changé, toi qui professais alors que tout corps branché sur le secteur était appelé à s’émouvoir…
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J’ai du pro fesser plus en éducateur national qu’en saigner
mes écorchures sortent des oiseaux mazoutés en espoir d’ailes
Il y a des mots qui manquent pour amplifier simplement
reste la secousse du geste pour aller au fond briser la surface
Oui je suis cet enfant
qu’aucune règle n’a pu briser les doigts
Envie de t’embrasser comme ça ma Barbara…
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Je prends en noces de plumes, et de plumiers poétiques…
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