Jour : 20 avril 2018
ENTRE ACTES
ENTRE ACTES
Je suis assis, la fenêtre est debout en plein ciel
sur le carrelage rouge une plante verte s’étire fort et vierge
le rideau fait une scène bucolique
côté jardin
tout doucement un trombone coulisse
bruits de tireuse, une odeur seins tétiques précède la nourrice
halètements
la concierge est dans Lacour, ne pas déranger…
Niala-Loisobleu – 20/04/18
Passager de lumière – Lionel Mazari
LA BOÎTE A L’ÊTRE 37 – BON JOUR ALORS
LA BOÎTE A L’ÊTRE 37
BON JOUR ALORS
Des chemins d’eau sortent aussi bien des crues que des tarissements
le caillou ne trempe pas toujours au sel
et l’humide peut se cacher derrière la ligne de flottaison
non embusqué
juste le temps qu’il lui faut de sourdre à nouveau
A l’étiage mes pinceaux et moi
on a planté notre atelier-jardin
des iris au liseré du palier
quelques canards plus amoureux que jamais
et des ondes en ronds excentriques
Au vent
quand le temps est au souffle
la toile de lin bande des quatre coins
quelque nouvelle histoire d’amour
d’un jour de vie ajouté à la suite des autres
Ne sommes-nous pas la suite de nous ?
Bien sûr que si
et m’aime sans savoir écrire
Certains ont avec la craie leur langage
d’autres trouvent à tremper leurs mots aux éclairs des orages
plus enclins à faire tonner le ton
beaucoup se taisent à l’abri d’un pied de mur
monté en pierres de suspension
C’est ainsi qu’aux almanachs des sentiers on voit des oiseaux de toutes les couleurs
ils font le jour la semaine et les mois
chacun tout seul ou tous ensemble comme un kaléidoscope.
qui tourne en toupie
au son d’un orgue de barbarie
que des enfants percent pour y accrocher leurs rondes
Je suis enfant père
je suis le buisson la forêt et le désert
je suis la femme mère de mes landes et chemins douaniers
senteurs bruyères de mauves parfums où vient le sébum des racines
je suis rien qui sert je suis tout ce qui serre
Mes doigts braillent l’alphabet de ton émotionnel partage
lisant pore après pore le chemin de tes attentes
sans idées tordues
sans dessein indécent
que de la folie d’aimer
naïvement
infiniment
parce mon air à moi c’est de te respirer uniquement
Bon Jour alors !
Niala-Loisobleu
24 Octobre 2014
LA BOÎTE A L’ÊTRE 36
LA BOÎTE A L’ÊTRE 36
LETTRES DE PANDORA 2
Bernadette Griot
11
Minuit, Wellington
Ma chère Athéna,
Ce qui m’intéresse, c’est l’écart.
La distance entre deux lieux ; entre vous et moi.
L’écart entre deux êtres ou entre deux choses, dans son
apparence de rien, me paraît contenir tout l’or de notre désir, en
même temps que son ombre. Dans l’air, circule ce que le mental
projette ; on ne sait jamais d’où ça vient, et cela fait peur.
L’arrière du visage brouille le regard qui, pour se rassurer, préfère
endiguer plutôt que s’abandonner aux eaux du fleuve.
Plus que réunir, j’aimerais pouvoir traverser ce que le monde
sépare.
Mais je ne sais comment vivre cela.
Je vous interroge, Athéna, dans le silence des mots.
Pandora
A Barbara, quant à son genre d’écriture
Parti pour un bain de lumière, j’essaie de coordonner le mouvement de mes bras avec ceux de mes jambes. Savez-vous ce qui en blizzarde la progression ?
Je n’ai pas de partage avec la cynique attitude qui assure qu’on se noie à la première goutte d’ô. Et qui surnage avec assurance en se mettant des brassards de police secours.
C’est dans les petites lignes que sont tendus les rêts.
– Non Madame, rien chez-moi ne laisse croire que je suis oiseleur…
Réunir NOUS…sans toucher à ce qui fait notre MOI
et je ne crois en rien d’autre…
Niala-Loisobleu – 9 Novembre 2016/ 20 Avril 2018