JARDINS SUSPENDUS


 JARDINS SUSPENDUS

 Hier encore un peu infirmes

Nous cherchions à tâtons les géographies intimes

Aux veines paresseuses de la route endormie

Et au crime perpétué en silence sur les corps engourdis.

C’est à la fenêtre peinte d’un vert jardin

Que nous nous mîmes en chemin, calmes et fous

Tenant le cadre solidement à deux mains

Comme on épouse comme on rejoint

Et les arbres nous pansaient dans l’idée floue qu’on avait d’eux

Nous bâtissant des jambes pour marcher

Et des lignes à suivre aux fronts qui acquiescent, heureux.

L’époque était à la terre et à l’essaim sensible des feuilles

Aux ventres blancs qui palpitent

Aux chiens qui réclament la balle pour revenir plus vite

Et à la croissance insolente de la clématite.

Illisible dans l’avant

Illisible dans l’après

Elle réclamait l’instant nu

Le seuil

La tendre retraite au pré de l’épousée

La menthe la mousse l’amour des jardins suspendus.

 

 Barbara Auzou

 

P1050633

Jardins suspendus – 2018 – Niala – Acrylique s/carton toilé 46×38

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