LES MATINS POUR SEOIR
Elle libère ses bras. Des doigts elle se dirige vers l’entrebaillement du jour à peine levé
Hormis l’horloge
et son hoquet perpétuel
aucun son ne se déplace.
-Ah oui encore des chatouilles derrière mon oreille, dit-elle
accolée au rai passant sur le seuil.
Un train a du passer
Où ?
Peut importe puisqu’il ne s’est pas arrêté
Au fond de l’alcove les draps frissonnent
les chaises se reserrent autour de la table
trois gouttes vont du robinet à l’écoulement de l’évier
Le pain lève
Elle essaie de me toucher, j’ai senti ses cheveux éventer le mot retenu
alors je laisse ma pensée marcher à quatre pattes.
Les tomettes libèrent le souvenir des pas de danse
devant la cheminée où l’odeur des braises tient au bout de la crémaillère
quelques musiques de sabots accrochées à des grelots
faisant la ronde sur les paupières.
Les tableaux ne cessent de conter d’un mur à l’autre.
Indéfinissable la certitude se passe des questions
tout comme aux vitres les rideaux frémissent alors que les fenêtres sont closes
la présence se manifeste dans un vide apparent.
L »amour ne lâche pas prise.
Niala-Loisobleu
28 Juillet 2015