NU D’ETE
La mer rampe sous le feu
les mâts des bateaux en panne d’érection
perdent leur fonction d’étais
laissant d’un seul coup
le ciel s’étaler de tout son long
Derrière la ligne de protection de la pinède et loin des parasols
nous avons fui les relents d’huile solaire
Un atelier naturel
libère nos corps des linges superflus
Au pied des chassis-nus
et contre le chevalet
nous avons posé nos yeux dos à ventre
jJe ne suis venue pas au bord de mer pour photographier le chant des mouettes
quand tu m’as dis viens on sort
j’ai compris qu’il ne s’agissait ni de la serviette et du roman de l’été
mais bien de nos pores qui avaient soif de sel
Ils se balancent
ils jouent
au beach-bisous tes seins
mon Coeur
c’est moi qui sers
et smasche en y mettant tout l’effet désiré
Ne bouge que d’une hanche à l’autre
un oiseau blanc se dresse sur ses grandes pattes
Sorties des iris de l’étier tous les ocres de rouille sanguignolent de bon coeur
te peindre ainsi
est un motif d’engagement dans le corps de ballet de la folie
ça coasse sous la touffe de la fourche du sourcier
La chaleur attise les tons
du vent éteint
l’ombre s’avance
complice
Nous nous avalons en mouvements d’ambles
sans faire peur aux chevaux qui lissent leur crin à l’herbe folle
à deux pas un couple de cigognes
en noir et blanc prend les mains mortes
qui émergent du sable blond
pour en faire des nids à oeufs
Niala-Loisobleu
22 Juillet 2015