BLONDEUR CORAIL
Ce matin là
je cherchais l’heure au poignet de la fenêtre
l’air resté frais après l’orage de la nuit
se tenait encore dans les jardinières en attente de partir au marché
Tout n’était que silence
pas un ronflement de feuille
pas un remuement d’herbe
à peine un souffle demeuré des étoiles
et posé à même le sol par la pleine lune
dans sa descente sur le tapis où tes cheveux demeuraient étalés
Elle n’avaient rien dépeigné des mouvements de tes membres
chacun d’eux s’étirait en boucle souple
devançant les mouvements de mer que ton ventre imprimait au mien
lorsque nos lèvres sèches venaient boire à nos langues humides
Ce parfum animal
assemblage naturel de notre conversation intime
allait d’un à l’autre du lit
chaud d’un musc porté par la marée
et rafraîchissant des menthes que le matin joignait au basilic
Ouverte corail dans ta chaume
fruits rouges en bleus d’herbacées
tu souriais au-devant des présages
la main plaine ouverte aux greniers
plus fertile que les promesses d’un traité d’algues vertes au lisier des côtes…
Niala-Loisobleu
2 Juillet 2015