La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
C’EMOI, UN TROU DE PIERRE POUR LA FENÊTRE, CLEF SUR L’APPORTE
Morceaux de crayons usés, des bouts de ficelle , un reste de craie pris à la falaise, beaucoup de nids-de-poules creusés en couvées par débords de mer parachevés avec soin ou erreur égales par les porteurs du nom , le bateau et les rugissants mes Bermudes, scoumoune du triangle. A faute à qui ? Sans aucun doute à roux sauts .L’enfant est resté pur sans angélisme, la dure c’est auprès de celles qu’on aime qu’on l’apprend. Ma foi s’est toujours tenue à l’écart des bénitiers ce qui forme au contact de l’exceptionnelle générosité d’exploitées du maquereau au vain rouge. Le coeur gîte sans dessaler plus en petite vertu qu’au Couvent des Oiseaux.. Peindre, ceux qui m’y ont formé savaient de quoi y parlait. Avec le sens du carré dans la phrase. De leurs couilles ils savaient la syntaxe sans avoir le moindre diplôme. C’est plus formateur pour l’humain. Aussi partir de l’homme pour y aller jusqu’au bout du possible, ça élève plus la femme que l’entretien du mépris par le rabaissement du genre opposé. Quand la baleine promène son baleineau à travers les ô séants elle lui dit pas que son père vaut pas un parapluie, ils nagent dans leur eau sans rêver d’aller voir sur Mars si y a de quoi se baigner.
En amont coule la Seine, Un fleuve froid et vitreux; Elle s’écoule avec peine, Vers un pont majestueux.
Telle un sang capricieux, Qui jamais n’a de rive; Toujours elle dérive, Vers ce mont caverneux.
Glissant vers cette arche béante, Une eau lisse et visqueuse, Entre dans sa bouche géante, Dans la nuit ténébreuse.
Dérivant vers cette ombre, Le grand pont qu’elle assaille, Laisse couler cette eau sombre, Dans ses vastes entrailles.
En amont s’écoule le fleuve, Une lisse vague d’eau sale, Inonde une pile et s’étale, Etrange statue qu’on abreuve.
Cette eau grise et vaseuse, Ce long fleuve de tristesse, Serpente avec allégresse, Sous l’arche majestueuse.
Cet onduleux miroir qu’est la Seine, Où s’enfouit tout Paris; Les reflets de cette eau parisienne, Ce long fleuve de l’ennui.
L’eau de ce mouvant miroir, Traverse le purgatoire, En ressort sous un soleil voilé, Scintillant tel un fleuve argenté.
L’eau s’avance dans la lumière dorée, Telle l’or étincelant qui brille; L’eau resplendissante scintille, Duveteux coussin de liquide argenté.
La Seine scintillante serpente, Mouvant reptile d’eau vivante; Dans ses méandres de vipère, Coule une eau baignée de lumière.
Les feux miroitants voguent sur l’onde, L’éclat brillant de cette onduleuse ombre, Se propage dans un courant d’eau sombre, Où la Seine et Paris se confondent.
Les brillants reflets nagent, Que la Seine submerge, Vont, viennent, se propagent, Danser sur une berge.
Le pâle éclat da sa triste parure, Est pour elle une injure; Car une beauté qui jamais ne dure, Est toujours un parjure.
Les reflets de la vigueur, Miroitaient dans ses bras; Mais une morne langueur, Ternissait leur éclat.
Dans l’ombre, sous le pont, La couleuvre d’eau lisse, lentement glisse, L’eau coule, les jours s’enfouissent, Elle vient et ils s’en vont.
Les jours fuient, Le fleuve coule, L’eau s’enfuit, La vie s’écoule.
En amont coule la Seine, L’artère de Paris; De l’eau coule dans ses veines, Le sang de Paris.
A perte de vue les yeux arpentant le rejet de vague cherchent la porte du fond pour sortir de l’abus, prêts à poser le tapis de « Bienvenue » avec la clef-dessous
Cette recherche venue du premier jour jusqu’au dernier relevant de l’attrait pour ce qui penche à tenir debout qu’Ulysse initia depuis l’Olympe reste non résolue
La Côte Sauvage de ma proximité essaime ses nudistes en corps plus habillés que les plus prudes, mais d’épaisse hypocrisie qui va jusqu’à les faire exhibitionnistes de leur coups-bas à tous profits
Démonter Babel pierre à pierre
et arracher les mauvaises langues
en réaccordant les vers dans la bonne direction
Noués au flux et reflux du baiser lingual cueillant tout de la fleur de sel à la feuille de rose d’évent
Saine de maux dits et absente de non-dits
L’enfant-maraîchin ses oignons en marguerite, son cresson à quatre-feuilles, son vélo-cheval et le grand bateau de papier face à l’Espérance, sous le kiosque à musique devant lequel Maillol à mis ses statues de dames-nues pour donner une éducation sexuelle du beau aux innocents
Soleil de novembre et déjà de décembre et bientôt de
janvier Fête de la Jeunesse et fête de la Pais Eaux claires de la lune dansez sur les galets Dans les filets du vent des sardines d’argent valsent sur l’olivier et des filles de Renoir dans les vignes du soir chantent la vie l’amour et le vin de l’espoir
Cagnes-sur-Mer
jolie tour de Babel aimée des étrangers
Pierre blanche sur la carte
des pays traversés et jamais oubliés
Danse danse jeunesse
danse danse pour la Paix
danse danse avec elle sans jamais l’oublier
Elle est si belle si frêle
et toujours menacée
et toujours vivante et toujours condamnée
Les plus savants docteurs du monde occis-mental
disent qu’une fois de plus
elle est encore perdue
enfin
qu’elle n’en a plus pour longtemps
et que la der des nerfs lui a tourné les sangs
Et qu’un vaccin
la guerre
pourrait à l’extrême rigueur
la remettre sur pied
et qu’à titre préventif et obligatoirement
tout le monde comme un seul homme avec femme et
enfants devra se faire piquer à bout portant providentiellement
Saisonnière horreur
sacrifices humains sacrifices enfantins
souhaités louanges fêtés
Les bourreaux trouvent toujours des aèdes
et en première ligne des journaux aussi bien qu’aux
avant-postes de radio des voix livides intrépides et autorisées donnent de source sûre
les nouvelles toutes fraîches des tout derniers charniers et des éleveurs de monuments aux morts racolent la clientèle pour l’Europe nouvelle
AHô allô ne quittez pas l’écoute
restez sur le qul-vive sans demander qui meurt
et ni pourquoi il meurt
Sa mort c’est notre affaire
c’est l’affaire du Pays
au revers de toutes nos médailles son nom
pieusement sera gravé
comme sur les premières timbales
du gentil nouveau-né
Allô allô ne quittez pas l’écoute
et que personne ne bouge
le drapeau dieu blanc rouge
flotte sur le chantier
que l’Europe nouvelle est en train de vous fabriquer
Allô allô laissez-nous travailler en paix
et bientôt l’Afrance et la Lemagne
amies héréditaires sœurs latines ignorées
trop longtemps divisées mais enfin retrouvées
marqueront le pas de l’oie du vaillant coq gaulois
sous l’Arc de Triomphe
du grand Napoléon trop longtemps oublié
et ranimeront le lance-flammes du héros inconnu
pour la grande revanche des retraites de Russie
Et toujours comme par le passé glorieux et non révolu
Épée sur la terre aux hommes de bonne volonté
Et à ceux qui bassement nous accusent
de nous ne savons quel trafic de piastres et de devises dans les contrées lointaines de notre empire français illimité avec le clair regard des rares honnêtes gens nous répondons très simplement Voyez nos mains sont pleines preuve que nous sommes innocents
Danse jeunesse de Cagnes-sur-Mer
danse jeunesse de tous les pays
et sans en excepter un seul
promise à la tuerie
danse danse avec la paix
On lui tire dans le dos
mais elle a les reins solides
quand tu la tiens dans tes bras
Elle est si belle si fragile si frêle
elle est aussi très vieille abîmée détraquée
Danse jeunesse du grand monde ouvrier et si tu ne veux pas la guerre Répare la paix.
Sous un grand arbre j’ai poussé Une sorte de vieux marronnier Au centre d’une cour carrée Majestueux Dans ses racines j’ai puisé
La sève des grandes traversées Et mon pays je l’ai trouvé Dans tes yeux
Sous mon arbre je me balance Je me repose loin du cours des choses Sous mon arbre je me balance C’est la pauseJ’ai fait grandir tout mon feuillage J’y ai mis mes enfantillages Et nos enfants de tous les âges Merveilleux J’ai fait durcir un peu l’écorce Pour nous donner le coeur, la force Pour voir la vie et ses entorses
Tous les deux
Sous mon arbre je me balance Je me repose loin du cour des choses Sous mon arbre je me balance C’est la pause
On a bâti notre cabane Nos petits dans tes bras de liane A l’abri tu berces mon âme Avec euxSous mon arbre on se balance Ensemble on retrouve les jolies choses Oui sous mon arbre on se balance C’est grandioseC’est grandiose
J’étais l’enfant qui courait moins vite J’étais l’enfant qui se croyait moins beau Je vivais déjà dans les pages vides Où je cherchais des sources d’eaux
J’étais celui à l’épaule d’une ombre Qui s’appuyait, qu’on retrouvait dormant Je connaissais les voix qui, dans les Dombes Nidifient sous les mille étangs
Je fus plus tard l’adolescent qu’on moque Au regard vain dans la ville égaré L’homme qui campe à l’écart de l’époque Tisonnant ses doutes pour s’y chauffer
Je suis monté au lac des solitudes Dans l’écrin gris des charmes sans raison Où des airs vieux palpitaient sous la lune J’aurai laissé des chairs aux ronces, des chansons
La note basse des monts, les absences Les émeraudes du val interdit Toutes les belles ruines du silence Tout ce qui ne sera pas dit!
Si jamais tu t’accroches à ma légende Il faut que tu t’en remettes à mon mal Ne trahis pas, vois la plaie où s’épanche Tout un monde animal
L’enfant muet s’est réfugié dans l’homme Il écoute la pluie sur les toits bleus Les cœurs sont effondrés, le clocher sonne Que faire sans toi quand il pleut?
Ma vie ne fut que cet échec du rêve Je ne brûle plus, non, ce sont mes liens Les sabots des armées m’ont piétiné sans trêve
Ma vie ne fut que cet échec du rêve Je ne brûle plus, non, ce sont mes liens Les sabots des armées m’ont piétiné sans trêve
L’ajout celui qui porte et soulève jusqu’au mirage sans en posséder les menteries ensorceleuses
A-t-on jamais vu un enfant dessiner un mensonge ?
Tellement vrai que les psychologues s’en font le moyen de les faire parler quand le drame les a bloqué
Les sales histoires sont le pain quotidien d’une triste chaîne alimentaire que mes arbres refusent de porter en fruits. Mes petites maisons-blanches veulent garder l’accent du sud sans la jalousie criminelle d’une Carmen égocentrique. Dans le bas de l’encaissement du fleuve le fil de Tolède aiguise les arcs juifs à côté des fontaines des jardins arabes
L’amour de l’art ouvre grand sa porte aux sens de l’âme malgré le seul attrait de commerce qui s’en dégage chez certains.
Sur un mouchoir en lin elle brode le prénom De l’enfant qui matin a quitté la maison Si le temps a passé et les chagrins aussi Il a fallu panser dans la maison le vide
Si vous lui demandez elle vous dira « je vais Comme vont les saisons » Elle vous dira « je sais Comme le temps est long » Elle pensera « je suis Une mère évanouie Évanouie
Et ses doigts abîmés quand ils ne brodent pas Caressent le cliché de l’enfant dans ses bras
On dit que les photos portent les souvenirs Elle ne le dit pas trop mais elle porte bien pire
Si vous lui demandez elle vous dira « je vais Comme vont les saisons » Elle vous dira « je sais Comme le temps est long » Elle pensera « je suis Une mère évanouie Évanouie
Si vous lui demandez elle vous dira « je vais Comme vont les saisons » Elle vous dira « je sais Comme le temps est long » Elle pensera « je suis Une mère évanouie Évanouie
Sur un mouchoir en lin elle brode le prénom De l’enfant qui matin a quitté la maison